Budget 2024 – Prise de position, séance du Conseil général du 14.2.2023
Le POP a pris connaissance du budget et souhaite remercier l’ensemble des services pour sa réalisation, ainsi que pour les présentations lors des commissions.
Le budget 2024 n’est pas un budget d’austérité, mais reste un budget de rigueur, qui continue à maintenir toute l’administration sous pression. On le voit notamment à la faible évolution des charges biens, services et marchandises en regard de l’inflation. Malgré ce constat global, nous discernons plusieurs indicateurs positifs comme l’évolution des recettes fiscales ou la domiciliation, qui tendent à se stabiliser voire même à augmenter. Si l’on peut comprendre la volonté de garantir une certaine rigueur budgétaire, celle-ci ne doit surtout pas se muer en une nouvelle austérité dont la dernière législature nous a prouvé que les effets n’étaient que délétères.
Notre ville souffre encore et toujours d’un déficit structurel de recettes, notamment en raison du nombre de contraintes et mesures imposées par le Canton. Or nous avons besoin d’un Canton qui soutienne ses communes et qui prennent en considération leurs difficultés. L’octroi des charges géo-topographiques à hauteur de 5mio est un bon 1e pas, même s’il n’est pas à la hauteur de ce qu’il serait juste que les communes d’altitude reçoivent. En revanche, proposer une baisse d’impôts linéaire de 1% n’est en aucun cas un pas dans la bonne direction. Cette baisse d’impôts va profiter au 10% des revenus les plus élevés, qui rafleront la moitié de la mise, et ne soulagera pratiquement pas la classe moyenne ni les plus défavorisés. Et pour la Ville, ce sont plus de CHF 600’000.- qui s’évaporent. Cela bien sûr au détriment des services publics et des prestations à la population.
Il est cynique pour un élu de soutenir d’une main le constat général d’un manque de recettes, et de voter de l’autre pour une diminution de ces mêmes recettes. C’est pour cette raison que notre camarade Boukhris, soutenu par plusieurs collègues de gauche, ont déposé un amendement pour que la baisse des recettes fiscales soit répercutée dans le budget présenté. Un débat doit pouvoir avoir lieu dans notre cénacle sur les conséquences d’une politique cantonale libérale soutenue par une partie des élus communaux.
Nous profitons, avant de s’intéresser en détail au budget, de remercier toutes celles et tous ceux qui, jour après jour, dans leur travail quotidien pour une ville au final souvent ingrate, permettent à nos concitoyen.ne.s contre vent et marée de bénéficier tout de même d’un endroit où il fait – encore et pour l’instant – parfois bon vivre. L’octroi des échelons et l’indexation des salaires à l’IPC sont une nécessité et une marque du respect que nous devons avoir pour le personnel et son travail. Demander de faire toujours plus de projets sans accorder de moyens supplémentaires ne mène qu’à des services en souffrance, un turnover, et à terme en une péjoration des prestations et des qualités des conditions de travail. Hier, MUZOO recevait le prix expo 2023 de l’académie suisse des sciences naturelles et on le félicitait pour son adaptabilité et sa créativité au vu des moyens et du personnel disponibles. Pour le POP, la capacité à travailler dans le manque de moyens ne doit pas devenir la norme. Célébrer l’exposition du MUZOO et l’investissement de son personnel est une reconnaissance merveilleuse, mais considérer que ce modèle est un exemple à suivre ne peut rien amener de bon sur le long terme. Dans la même veine, la compression des dépenses et du nombre d’EPT suscite des craintes dans nos rangs quant aux futurs investissements et à leur réalisation, que ce soit dans l’éducation ou le projet du CAP.
Et pour illustrer les conséquences pour la population de cette même politique, on peut se plonger dans le détail du budget. On peut lire ici qu’un « Centre de santé scolaire » a la dotation la plus faible des cercles scolaires du canton, alors même que la ville souligne son importance. On constate là que le service des sports cumule les arrêts maladie et surcharge de travail les personnes qui tentent malgré tout de faire fonctionner leur structure au quotidien, en dépit de conditions de travail devenant maltraitantes et dissuasives. On remarque ici et là que la ville recourt à l’envi à des prestataires externes, qu’il s’agisse des services techniques ou des archives, plutôt que d’embaucher des ressources internes qui semblent pourtant nécessaires et avantageuses sur le plan fincier. On ne s’étonne plus, malheureusement, de voir que la ville reconnaît la nécessité d’un spécialiste en sécurité et santé au travail mais n’a pas les moyens de l’embaucher. Les limitations financières posées par la droite, et qui ne visent qu’à un équilibre d’épicier, sacrifient la sécurité et la santé du personnel sur l’autel du bénéfice à court terme. Sans aucune vision. Et on ne s’étonne dès lors pas non plus que les apprentis se fassent rares, et que leurs responsables ne soient même pas indemnisés. Comme si, pour la droite, il était normal de toujours demander davantage d’implication à un personnel déjà surchargé, sans réaliser que cela n’a pour conséquence que le désinvestissement à terme.
Malgré cela, les représentants POP ont accepté de suivre la proposition de la COFI de diminuer de 4 le nombre d’EPT voulu dans le budget. Ce compromis sera accepté par la majorité du groupe et témoigne d’une volonté de maintenir un dialogue avec l’ensemble du corps politique. Dans ce sens et pour faire suite au postulat de la COFI sur le réajustement des taxes et émoluments perçus par la Commune, il nous semble nécessaire d’également réajuster les subventions sociales, culturelles et sportives. Ces dernières n’ont toujours pas retrouvé leur niveau d’avant austérité et ce malgré l’inflation qui pèse aussi lourd sur ces assos que sur notre administration. Au passage, nous tenons à insister sur l’importance du débat et du travail en commission, qui sert justement à pouvoir discuter plus longuement des projets et aménagements futurs, dans le but de trouver un consensus.
En conclusion, il est nécessaire pour le POP de se focaliser sur ce qui rend notre ville attractive et ce qui donne envie d’y rester. A savoir un service public de qualité et disponible pour sa population ; des infrastructures entretenues et qui permettent un grand nombre d’activités ; un aménagement urbain tournée résolument vers l’avenir ou encore un accueil en pré-parascolaire qui répondent au besoin de notre population. Il est temps de sortir d’une vision de notre Ville où les recherches d’économies et d’EPT ne se focalisent que sur les sous et un équilibre financier et non sur les besoins. Soyons tournés vers notre avenir et vers notre population.
Le POP acceptera ce budget dans sa majorité. Merci pour votre attention
Pour le POP, Lara Zender
Amendement COFI sur les EPT
Lors des séances de commission financière sur l’élaboration du budget des commissaires ont fait la proposition de baisser le nombre d’EPT global de la Ville. À la suite de discussions et des négociations sur le nombre, la commission a réussi à se mettre d’accord sur une diminution de 4EPT. Consensus que les trois commissaires popistes ont accepté afin d’obtenir une large majorité pour l’acceptation du budget.
Diminuer le nombre d’EPT alors que nous tenons depuis plusieurs années un discours sur l’insuffisance de personnel dans l’administration et une politique communale qui continue à mettre son personnel sous pression, est un consensus que nous faisons dans le seul but d’obtenir une majorité pour le budget. Consensus qui ne sera d’ailleurs pas suivi par tous nos représentant.e.s lors du vote.
Améliorer les conditions de travail du personnel est un des combats du POP et en ce sens l’octroi des échelons et l’indexation des salaires à l’IPC sont tant de mesures que nous saluons.