Démocratie locale

Notre démocratie va mal. Certes, la Suisse connaît un système que beaucoup d’autres populations nous envient, probablement à raison. Cependant, les taux d’abstentions que nous rencontrons sont les symptômes du même problème que dans d’autres pays démocratiques. La population voit de moins en moins l’intérêt de voter pour des représentant.e.s qui appliqueront une politique déconnectée à la fois des préoccupations de la population et de leurs promesses de campagne. Les votations n’offrent pas réellement de possibilités de choisir des modèles de société, mais obligent plutôt l’électorat à effectuer des calculs politiques pour tenter d’influer au mieux à la marge les décisions qui sont prises par nos dirigeant.e.s. Et pour celles.ceux-ci, ce qui importe actuellement le plus est le respect de l’équilibre budgétaire, à tel point que le seul affrontement politique d’ampleur, le seul moment où les partis s’affrontent sur leurs visions, c’est lors du vote du budget. Pour le reste, les décisions sont souvent très complexes et techniques, prises en commissions d’initiés et sans réelle implication de la population, pourtant première concernée. Les prises de parole en assemblées s’apparentent à de la politique spectacle, un spectacle qui intéresse de moins en moins parce qu’on se rend compte de sa vacuité.

Rien qu’au niveau de notre ville, les commissions sont le plus souvent « consultatives » et nous n’avons vu que très peu d’efforts pour réellement intégrer la population dans les processus décisionnels. Il y a eu parfois, sur certains dossiers, consultation d’acteurs impliqués choisis sans souci de représentativité, sans souci de représentativité. Cela traduit une vision très claire de l’usage du pouvoir selon nos dirigeant.e.s, vision qui relègue le législatif à une caisse d’enregistrement et de formulation de doléances auprès du pouvoir exécutif tout-puissant. Ces problèmes de fonctionnement se retrouvent à tous les échelons et sont amplifiés par l’influence de lobbies au service des riches et de puissants, d’une presse en mains de grands groupes privés servant leurs intérêts et d’un discours trouble de la part d’une gauche « centriste » qui licencie sans état d’âme dans les services publics essentiels à la population, comme les coupes à RHNe en ont été un exemple.

La revitalisation de notre démocratie n’est pas un petit chantier. Mais c’est le plus important, et il est d’autant plus nécessaire que nos dirigeant.e.s nous prouvent chaque année qu’il.elle.s sont incapables de modifier la course destructrice de notre système. À l’échelon communal, nous devons mettre en place des consultations générales d’ampleur et y consacrer les moyens suffisants pour que la population puisse à nouveau s’exprimer sur l’environnement dans lequel elle évolue et porter la responsabilité de ses choix. Les informations délivrées par les organes officiels de la Ville doivent être vérifiées en amont et/ou présentées de façon controversées, alimentant des débats argumentés. Les sujets politiques doivent être présentés de manière claire mais non simpliste, de manière à ce que chaque votant.e puisse comprendre les choix qui lui sont présentés et leurs conséquences, sans devoir faire face à des batailles de chiffres techniques d’un parti ou d’un autre. Enfin, les Villes doivent être réinvesties d’une partie des pouvoirs actuellement dévolus au Canton, afin d’avoir une réelle marge de manœuvre sur leur fonctionnement et ainsi pouvoir impliquer leurs citoyen.ne.s dans des décisions qui ont un réel impact.

Nous voulons également créer une brochure d’information sur les droits politiques la plus neutre possible qui soit distribuée régulièrement aux habitant.e.s de la ville. Nous voudrions également que nos instances dirigeantes puissent être révocables en cas de manquement à leurs devoirs et que toutes les discussions à enjeux politiques soient en principe tenues publiquement.

Concrètement nous voulons

  • La mise en place de budgets participatifs avec l’implication de la population
  • Une rencontre annuelle entre les instances politiques et la population lors d’une séance publique où toutes les personnes présentes auraient la possibilité de s’exprimer
  • Un soutien accru au parlement des jeunes pour son travail de formation à la politique
  • Lors de projets d’importance, la mise en place de démarches participatives impliquant un maximum de la population
  • Une révocabilité des instances exécutives et législatives par la population
  • La suppression de l’affichage sauvage, remplacé par des flyers d’informations distribués directement avec le matériel de vote
  • La diffusion d’informations claires et accessibles à tou.s.tes, notamment grâce à un site Internet performant, présentant les projets en cours et permettant des échanges avec les politiques
  • Une égalisation des moyens de communication des partis, pour limiter l’impact de la propagande des plus riches
  • La transparence de tous les débat à enjeux politiques et leur visibilisation (en commissions p.ex.), sauf rares exceptions légitimées par le Conseil Général