Economie locale
Le modèle capitaliste néolibéral mondialisé dans lequel nous évoluons court à la catastrophe. Les inégalités atteignent des records historiques, nous détruisons notre planète pour produire toujours plus et mêmes les gouvernements se proclamant démocratiques recourent à la violence pour protéger leurs intérêts et ceux des puissant.e.s. Si la situation est davantage feutrée en Suisse et dans notre région, il n’en reste pas moins que la précarité y augmente aussi et que nos systèmes de santé, sociaux, et éducatifs sont de plus en plus souvent attaqués et sous-financés alors qu’ils sont plus que jamais nécessaires. Notre population vieillit, les crises se succèdent et nous devrions faire preuve de solidarité plutôt que d’entendre en permanence le discours des « caisses publiques vides ». Car l’argent est là : notre pays n’a jamais été aussi riche et affiche un des PIB par habitant.e.s les plus élevés au monde. Et contrairement à ce que l’on pourrait croire, le canton de Neuchâtel est largement au-dessus de la moyenne Suisse avec le 6e PIB par habitant.e.s ! Mais la richesse créée ne profite ni à celles et ceux qui travaillent pour la créer, ni aux pouvoirs publics, garants de son partage. Nous ne sommes pas pauvres, nous sommes dépouillé.e.s.
D’autres modèles de société existent. Autant par souci écologique que pour favoriser une économie régionale résiliente, beaucoup aimeraient participer au développement des circuits courts, en s’impliquant dans la fabrication de produits locaux et dans leur vente. Malheureusement, s’investir dans de tels projets est difficile et risqué financièrement. En créant une structure publique chargée de favoriser cette transition nous pourrions réduire les risques financiers et encourager le mouvement. Ces structures publiques pourraient progressivement en alimenter d’autres (cantines, cafétérias, etc.). Un tel projet combinerait à la fois la création d’emplois et un soutien écologique proactif. Il permettrait également une plus grande résilience face aux crises (COVID, approvisionnement, énergie, etc.). Cet exemple à petite échelle illustre que nous pouvons – et même devons – faire preuve de créativité et nous réinventer.
Cette « réinvention » passe par tous les moyens possibles pour encourager la population de notre Ville à consommer local et à soutenir les acteurs locaux. À ce titre, le POP a été l’initiateur de « l’abeille », la monnaie locale. Et même si ce moyen de paiement ne ressemble pas vraiment à ce que nous souhaitions, nous avons continué à le soutenir et à faire en sorte qu’il bénéficie tant aux utilisateur.trice.s qu’aux commerçant.e.s régionaux.
Mais d’autres projets doivent être réfléchis. Ainsi, pour (re)développer son vivre-ensemble, la Ville doit favoriser la création de nouveaux commerces responsables. Les vitrines vides du Pod doivent être réoccupées, et cela ne se fera qu’à la condition de loyers accessibles. La commune doit intervenir fermement pour favoriser l’essor des petites structures et soutenir les indépendant.e.s, que ce soit en instaurant des taxes en cas de vitrine vide, des droits de préemption ou d’expropriation, la suppression de toute publicité pour une entreprise n’ayant pas son siège en ville ainsi que la mise à disposition de locaux publics avec des baux commerciaux plus courts.
Enfin, la ville doit continuer à s’attaquer au problème des pendulaires, qui utilisent les infrastructures, augmentent la pollution et ne paient pas les impôts dont nous avons besoin. Nous avons toujours combattu la concurrence fiscale, mais voulons également que la perception des impôts prenne en compte le lieu de travail tout autant que celui d’habitation. C’est notamment pour cette raison que le POP soutient la politique de stationnement communale, afin que les frais causés par le trafic reposent également sur celles et ceux qui en sont le plus à l’origine.
Concrètement nous voulons
- Une position claire de la ville et son implication contre la concurrence fiscale
- Le développement des structures publiques, la fin de toute privatisation et une sous-traitance impérativement locale et réduite au minimum
- La diversification du tissu économique pour le rendre moins dépendant de l’horlogerie, par la promotion et l’aide au développement de structures locales
- Le soutien aux entreprises locales, écoresponsables et embauchant dans la région ainsi que l’aide à leur création, notamment par la mise à disposition de locaux aux baux commerciaux plus attractifs
- L’augmentation de la rétrocession de l’impôt frontalier et une fiscalité nationale qui tienne compte des coûts engendrés par les pendulaires extra-cantonaux.
- L’implication active de la ville pour améliorer les conditions de location des baux commerciaux et éviter les vitrines vides
- Un soutien aux commerçants locaux de petite taille, en favorisant les circuits courts