Fiscalité
Malgré la détestation qu’il provoque généralement lorsqu’il faut le payer, l’impôt est le principal outil redistributeur de richesses dans nos sociétés. Par exemple, 20% des revenus les plus élevés de Suisse paient 80% de l’impôt fédéral direct. En clair, cela signifie que les plus riches paient davantage d’impôts, lequel permet à l’État de fonctionner et d’assurer ses fonctions dont bénéficie toute la population. Et il n’est dès lors pas surprenant que les partis bourgeois tentent par tous les moyens de supprimer ou réduire les impôts, car les personnes qu’ils représentent ont financièrement intérêt à ne pas redistribuer leurs richesses. Ce n’est pas un hasard si le gouvernement bourgeois français à supprimé l’impôt sur la fortune. Les riches, partout, veulent payer le moins possible.
Or l’impôt est la condition d’existence de l’État et lui permet de subventionner les plus démuni.e.s, mais également d’aider les associations culturelles et sociales, les structures de soins, de formation et les services publics en général. Il est dans l’intérêt de la population que l’impôt joue pleinement son rôle redistributeur.
Toutefois, la fiscalité est une thématique sensible. À force de réformes libérales par la droite et la gauche centriste, la classe moyenne paie actuellement beaucoup d’impôts, et parfois sans avoir l’impression que la situation financière du Canton et de la Ville s’améliore. De plus, la concurrence fiscale communale et cantonale dessert grandement les villes comme La Chaux-de-Fonds, car un grand nombre de personnes travaillent dans notre ville mais paient leurs impôts dans d’autres cantons ou communes.
Le premier problème concernant l’impôt sur notre canton est qu’il a été tellement allégé pour les entreprises par la droite et la gauche centriste qu’il place les finances publiques dans le rouge. En 2012, soit avant les dernières réformes fiscales cantonales, notre Ville récoltait 27.9 millions d’impôt sur les personnes morales. En 2022, elle n’en récoltait plus que 15 millions, et affichait un déficit de 6.7 millions. En dix ans, les contributions des entreprises ont été réduits de 20 millions. Pendant ce temps, les impôts des personnes physiques sont restés stables, entre 80 et 90 millions. On voit donc clairement que les entreprises ont été les grandes gagnantes des réformes fiscales de cette dernière décennie, et que les réformes fiscales ont conduit à des coupes dans les prestations à la population, au motif d’équilibre budgétaire. Nous voulons inverser la tendance. Il est juste de soutenir les petit.e.s entrepreneur.euse.s et autres structures créatrices d’emploi, mais les citoyen.ne.s ne doivent pas porter de plus en plus seul.e.s les infrastructures communales.
Enfin, l’argent public doit être équitablement redistribué dans le Canton. Actuellement, les subventions publiques sont injustement réparties et le Bas reçoit davantage de soutien cantonal que le Haut. La redistribution de la péréquation fédérale en est un exemple : les critères géotopographiques notamment (principalement l’altitude et la déclivité du terrain) rapportent ainsi 23 millions au Canton de Neuchâtel, millions qui sont versés dans les caisses cantonales sans distinction, alors que cet argent est originellement destiné à soutenir les communes du Haut pour les frais supplémentaires que leur situation implique (déneigement, chauffage, entretien des routes, etc.). En l’occurrence, ce sont 13 millions qui ne sont pas reversés à La Chaux-de-Fonds, et qu’elle doit faire assumer à sa seule population. Nous voulons que cette injustice cesse et que ces sommes reviennent aux communes concernées.
Concrètement nous voulons
- Un système fiscal qui repose davantage sur la capacité contributive
- Une imposition qui repose davantage sur les personnes morales que sur les personnes physiques, en différenciant évidemment les petites et les grosses entreprises
- Un système de taxation qui prenne davantage en compte la distinction entre lieu de résidence et lieu de travail
- Une plus juste répartition des ressources cantonales
- La fin de la concurrence fiscale entre les communes et les cantons