Grève du 14 juin – Portrait de militant.e.s: Marina Schneeberger

Published by Nicolas Turtschi on

Portrait de militant.e.s féministes sur la grève du 14 juin 2019 – Marina Schneeberger

La grève des femmes qui aura lieu le 14 juin 2019 sera une journée très importante parce que, malgré la loi sur l’égalité datant de 1995, les inégalités entre hommes et femmes perdurent, et notamment en ce qui concerne les salaires. À l’approche de cette date, nous avons décidé de laisser la parole à certaines de nos militantes et certains de nos militants pour qu’ils nous donnent leur vision du féminisme et des combats qu’il reste à mener sur ce sujet.

  • Qui êtes-vous ? De quelle manière militez-vous ?

Je m’appelle Marina Schneeberger, j’ai 60 ans, célibataire. Je vis en couple avec mon ami Daniel et nos 2 chats. Je travaille comme bibliothécaire à la médiathèque du CIP à Tramelan. Je milite au POP depuis 2012 et suis élue au Conseil général depuis 2015.

  • Quelles sont les raisons qui vous poussent à vous engager en politique ?

Depuis 30 ans, je suis engagée activement à l’ADF, l’Association pour les droits des femmes, mais les injustices envers les plus pauvres, le mépris de certaines personnes et classes de la société envers les travailleur.euse.s, l’écologie, m’ont décidé d’ouvrir le cercle de mon militantisme et je me suis approchée du POP.

  • Avez-vous l’impression que la thématique féministe est suffisamment considérée dans les instances politiques que vous fréquentez ou avez fréquentées ?

Non pas vraiment, tout dépend des groupes dans lesquels on se trouve. Cette thématique est souvent abordée lors de certains évènements, notamment avant les élections, votations, journées particulières…. Les femmes sont encore souvent considérées comme faire-valoir. Le manque de crèches, d’infrastructures de garde ne les poussent pas à s’engager et lorsque nous sommes en minorité, nous sommes moins entendues.

  • Et dans votre parti/syndicat/association/etc. ?

Au POP, je me sens bien et pas discriminée parce que je suis une femme. Dans les rangs de l’ADF, aucun problème puisque nous nous battons pour l’égalité.

  • Avez-vous des exemples concrets de mesures qui ont été prises à l’avantage des femmes, en politique, depuis que vous vous engagez ?

De plus en plus, les femmes sont respectées et écoutées. Les infrastructures de garde se sont quand même développées, les discussions sur le congé parental avancent…. Mais tout va bien lentement!

  • Que ferez-vous le 14 juin 2019 ?

Je dois travailler en début de matinée, mais dès 11h, je participerai aux diverses manifestations à La Chaux-de-Fonds et à Neuchâtel

  • Que représente pour vous la grève féministe du 14 juin 2019 et le combat pour l’égalité des droits ?

C’est super que beaucoup de femmes de divers milieux, de diverses cultures se retrouvent pour dire qu’elles ne sont plus d’accord d’être discriminées, que leurs salaires ne soient pas identiques à ceux de leurs collègues masculins, que leurs chances d’avancement professionnel sont moindres. Les avancées sociales comme par exemple le droit à l’avortement sont remis en question. Il faut que nous soyons unies et avancions ensemble

  • Qu’attendez-vous exactement du 14 juin 2019 ?

Que les femmes soient unies, que leurs revendications soient entendues et que cette égalité longtemps attendue soit réalisée !

  • Selon vous, qu’est-ce qui pourrait motiver davantage de femmes à se mobiliser en politique?

De meilleures infrastructures de garde, que les Conseils généraux, Grands conseils et autres lieux politiques soient équipés pour garder de jeunes enfants. Que les hommes laissent de la place aux femmes, que les femmes votent pour des femmes.

  • Avez-vous le sentiment que les mécanismes de discrimination patriarcaux s’appliquent à vous ou à d’autres dans les lieux où vous militez (parti politique, syndicat, parlement, etc.) et si oui de quelle manière ?

Je ne ressens pas ce sentiment dans mon engagement politique ou associatif, mais quelques fois dans mon cercle d’amis, à l’apéro, le paternalisme et la condescendance des hommes est bien présente par rapport aux femmes présentes

  • S’il fallait instaurer une seule mesure urgente en faveur de l’égalité des droits à La Chaux-de-Fonds, quelle serait-elle ?

Que le salaire des femmes se trouvant en situation de précarité soit augmenté pour qu’elles puissent souffler et penser à autre chose que l’argent. Des femmes qui se mobilisent c’est important.

Marina Schneeberger