Identités de genre et inégalités

Les inégalités de genre doivent être abolies. En son sein, la Ville s’active déjà en ce sens mais il est possible de faire davantage. Nous voulons que chacun.e puisse vivre sa vie comme il.elle l’entend, sans être contraint.e par le regard de l’autre ou par des normes sociales injustes produites par un système patriarcal. Actuellement, ces normes conduisent bien souvent les femmes et les personnes non-cisgenres à être victimes de jugement, de mépris ou d’agressions de toutes sortes, physiques comme psychologiques.

Pour favoriser une évolution des mentalités aussi rapide que possible, nous voulons que soient développé des enseignements sur le genre durant la scolarité obligatoire, afin de sensibiliser les élèves aux constructions sociales auxquelles il.elle.s sont soumis.es. Qu’il s’agisse des identités de genre, des orientations sexuelles ou des inégalités qui en découlent dans notre société, une sensibilisation à ces thématiques doit permettre de garantir des comportements respectueux de la part des générations futures. Les études genres ont en effet pour objectif de permettre à chacun.e de comprendre le contexte social dans lequel il.elle (a) construit son identité de genre, afin de prendre conscience des normes souvent invisibles à l’œuvre dans nos sociétés. Cela doit permettre d’éviter tout comportement violent envers les femmes (harcèlement banalisé, culture du viol, etc.) mais également favoriser l’acceptation des personnes non cisgenres, en actant que chacun.e est libre de ses choix en la matière. C’est en abordant les thématiques LGBTIQ+ que l’on cassera la définition binaire des identités de genre, et que l’on permettra à chacun.e de se définir sans souffrir de la pression du modèle patriarcal dont nous essayons de nous extraire.

Les mesures éducatives ne sont pas tout, et ne permettent pas de répondre aux problèmes à court terme. Dès lors, afin de faire de l’espace public un endroit où tout le monde puisse se sentir en sécurité et libre de s’afficher, il est important de mettre en place des mesures de lutte contre toute forme de harcèlement de rue. Par la formation et la sensibilisation des professionnel.le.s à la violence de comportements souvent banalisés, mais également en permettant aux victimes d’acquérir les réflexes et le soutien nécessaires en cas de problèmes. Une aide aux associations qui œuvrent sur le terrain en ce sens est évidemment fondamentale. Dans la même veine, les professionnel.le.s (police, sécurité publique, chaîne pénale, etc.) doivent être sensibilisé.e.s à ces questions afin que toute victime se sente soutenue et accompagnée par les autorités responsables, sans ajouter le poids du jugement à des démarches difficiles. Nous voulons développer l’offre du Service d’Aide aux Victimes, leur offrir un service de soutien juridique et un accompagnement thérapeutique gratuits, ainsi que des solutions d’hébergement suffisantes pour leur permettre de rompre, le cas échéant, avec un quotidien violent.

D’autres mesures doivent être prises en matière d’inégalités. Ainsi, des contrôles d’inégalités de salaire, y compris dans le monde des entreprises privées, doivent être mis en place. Les tâches domestiques doivent être valorisées et rémunérées. La mise en place de solutions de garde en fonction du salaire doit permettre de créer les conditions structurelles permettant une implication des parents dans leur carrière professionnelle. Ces mesures, et d’autres, doivent définir un cadre strict dans lequel les inégalités de genre ne seront plus tolérées ni banalisées.

Concrètement nous voulons

  • Des contrôles fréquents de l’égalité sur les lieux de travail, sur tous les aspects (salaire, conditions de travail, harcèlement, etc.)
  • Une représentation d’autres identités de genre, d’autres orientations sexuelles et d’autres modèles familiaux dans les communications, campagnes d’information ou supports visuels que la famille traditionnelle bourgeoise
  • La sensibilisation à la thématique du genre à l’école, et le respect des orientations de chacun.e
  • Une formation de l’administration publique sur les questions de harcèlement
  • Un accompagnement adéquat pour toutes les victimes et la création d’une cellule de soutien
  • La création d’un congé parental au niveau suisse de 38 semaines, en commençant par l’instaurer pour l’administration communale
  • Des campagnes de sensibilisation contre le harcèlement de rue, à destination des harceleur.euse.s comme des victimes
  • Un accompagnement des familles lors des démarches de changement de genre, afin de permettre des prises de décisions aussi sereines et acceptées que possibles
  • La suppression de toute publicité sexiste dans l’espace public
  • La facilitation du changement de genre administratif (documents officiels, etc.)
  • L’usage de la forme épicène dans les textes de la Ville