Logement et urbanisme

Le POP entend développer des modes de construction visant à réduire à la fois l’énergie nécessaire à la construction et au fonctionnement, tout en réduisant les déchets produits. Pour atteindre ces objectifs, nous privilégions la réduction de consommation énergétique, l’utilisation d’énergies renouvelables et la diminution des déplacements en voiture, notamment en fournissant des commerces de proximité et en valorisant les modes de déplacement écologiques (vélo, bus, marche, etc.). De plus, ce mode de construction « de proximité » doit favoriser les rencontres entre habitant.e.s, et ainsi maintenir le réseau social, lutter contre la solitude et intégrer des populations de toutes les catégories de revenus pour ne pas créer des stratifications au sein de la Ville. L’urbanisme ne doit pas être un simple « label » touristique, il doit être réellement pensé dans sa globalité afin de construire intelligemment et de mieux vivre ensemble.

En construisant et surtout en rénovant de manière à favoriser des comportements écoresponsables, nous rendrons la transition énergétique plus agréable et supportable. En développant les circuits courts et les commerces de proximité, nous pourrons également redynamiser l’économie locale, ce dont La Chaux-de-Fonds a particulièrement besoin, en lieu et place des centres commerciaux immenses et excentrés. En sus, l’urbanisme d’une ville doit prendre en compte tous les types de population, car des personnes en situations de handicap, des personnes âgées ou des jeunes n’auront ni les mêmes besoins ni la même utilisation de l’espace public, mais celui-ci doit pouvoir toutes et tous les accueillir, et favoriser le contact et la mixité sociale.

Nous voulons également construire « la ville dans la ville », c’est-à-dire rénover les espaces urbains actuels de La Chaux-de-Fonds plutôt que de nous étendre encore et toujours plus sur les espaces verts extérieurs. Notre ville regorge de logements vides, et le POP défend une politique visant à rénover l’existant avant d’autoriser de nouvelles constructions. À ce titre, un pourcentage de vacances minimal pourrait être introduit avant de délivrer de nouveaux permis de construire. En permettant à tou.te.s de trouver en ville des appartements de qualité à des prix raisonnables, nous voulons favoriser les échanges et rapprocher les citoyen.ne.s. La Chaux-de-Fonds brille par son patrimoine architectural, elle doit le préserver, le valoriser et le développer en construisant des immeubles faits pour durer, non pas pour être rentables le plus rapidement possible.

Dans cette optique, la Ville doit cesser de dilapider son patrimoine foncier, ses immeubles et ses terrains doivent rester en mains publiques. Qu’elle rénove ses logements et maintienne de bas loyers, garantissant l’accès à des logements pour toutes et tous, ou pourquoi pas en indexant les loyers sur les salaires permettant ainsi un accès au logement en fonction de ses moyens et non du marché de l’immobilier visant à faire du profit. La Ville devrait également soutenir, ne serait-ce qu’administrativement, la création de coopératives et d’autres modalités de vivre-ensemble, afin de casser l’isolement social qui progresse toujours davantage dans notre société.

Enfin, la voiture doit toujours davantage être reléguée à son statut de moyen de locomotion utile pour des longues distances ou en cas d’encombrement et d’urgence. En ce sens, le POP continuera de se battre pour réduire la voiture en ville ce qui permettra d’améliorer sa sécurité, diminuer la pollution, rendre la ville plus conviviale et faciliter l’accès aux commerces de détail qui en ont besoin. À l’inverse, nous devons favoriser d’autres activités dans nos rues : des concerts et des spectacles en plein air, des endroits de restauration ambulants dans les parcs, des terrasses plus grandes, des festivals. Notre ville est un lieu vivant et fourmillant d’activités, nous continuerons à les promouvoir et rendre ainsi l’espace public à ses premiers occupant.e.s : les citoyen.ne.s.

La crise écologique n’a malheureusement fait que de s’amplifier ces dernières années, révélant toujours plus crûment à quel point le système capitaliste est destructeur pour son environnement. Chaque année bat de nouveaux records de catastrophes écologiques : feux de forêts, fonte des glaciers, tempêtes et ouragans, vagues de chaleur, le tout sur fond d’une production de gaz à effet de serre liée à la consommation d’énergies fossiles qui ne cesse d’augmenter. Malgré ces conséquences incontestables et une ampleur croissante, les prises de consciences sont tardives chez nos dirigeant.e.s et il reste encore des partis – à droite et l’extrême-droite – qui persistent dans leur attitude de déni. Fort heureusement, quelques mesures sont prises et, même si elles restent insuffisantes en tant que telles, elles témoignent de l’amorce d’un mouvement dans la bonne direction. Il n’en reste pas moins que la consommation de nos ressources s’amplifie bien plus rapidement que ces « mesurettes ». Les COP se succèdent et leurs promesses creuses n’empêchent pas l’arrivée en Europe des « Black Fridays », symbole de surconsommation mondialisée. Cela prouve qu’il n’y aura pas de remise en question de la consommation sans remise en cause de la course au profit, et celle-ci nécessite un véritable changement de système.

La « règle verte » doit s’imposer partout, et donc à La Chaux-de-Fonds également. La Ville ne doit pas consommer davantage en une année que ce que la nature peut produire sur la même période. Cela nécessite des projets ambitieux pour notre cité comme des bâtiments moins énergivores, la fin de la publicité ou encore des éclairages moins polluants et éteints la nuit. . Nous voulons également favoriser l’installation massive de panneaux solaires sur les surfaces construites – la Ville possédant un taux d’ensoleillement et une urbanisation particulièrement propice – et la promotion du chauffage à distance. Ces mesures ne suffiront pas à elles seules, et devront s’accompagner de modifications de comportements. La fin du « jetable » doit se poursuivre. Le tri du plastique, la limitation des boutiques de « fast-fashion »,  la mise en évidence des matériaux durables ou l’embauche de techniciens chargés d’optimiser la consommation d’énergie des appartements ne sont que quelques mesures qui doivent nous permettre de nous inscrire dans la durée.

Il y a quatre ans, nos mesures semblaient irréalistes. Une guerre en Ukraine, un COVID et une crise énergétique plus tard, l’éclairage est éteint la nuit, la publicité commerciale réduite et la vaisselle jetable interdite. Preuve que nous sommes sur la bonne voie. Dans ce sens, nous attendons la présentation d’un plan climat communal, demandé en 2019 par le POP, et que nous voulons plus ambitieux que la proposition consensuelle du Canton. Notre Ville doit se doter des outils adaptés et propres à répondre à la crise.

Enfin, nous voulons également que La Chaux-de-Fonds s’attelle sérieusement à la sauvegarde de la biodiversité à son échelle. Les insectes et les oiseaux disparaissent : faisons en sorte que nos sous-bois et nos parcs soient des refuges pour eux ! Incitons les habitant.e.s à installer des nids, comme on le fait déjà pour certaines espèces. Les eaux sont polluées : contrôlons fermement les polluants, dépolluons nos terrains et punissons les pollueur.euse.s. Les sols se tassent et s’érodent : soutenons les cultures respectueuses de la terre. La ville possède de nombreuses surfaces agricoles, passons à une écologie respectueuse de l’environnement, en soutenant les paysan.ne.s dans cette évolution. Montrons l’exemple !

Et après la tempête du 24 juillet, nous avons l’occasion de redéfinir nos espaces verts. Plantons des arbres fruitiers et créons des jardins collectifs en ville, comme cela se fait dans d’autres communes de Suisse. Réapproprions-nous le terrain !

Concrètement nous voulons

  • La réduction du trafic et de la vitesse en ville

  • Un soutien aux coopératives à but non lucratif

  • L’arrêt de la vente du patrimoine immobilier et foncier de la ville

  • L’interdiction sur le territoire communal de la construction d’immeubles par des privés à des fins de rendement

  • L’obligation pour les propriétaires et la gérance communale de rénover les logements

  • Le développement de la gérance communale en rachetant progressivement des immeubles locatifs privés, afin de garantir des loyers abordables

  • Des loyers en fonction des salaires dans les immeubles communaux
    L’augmentation de l’impôt foncier sur les immeubles de rendement

  • L’interdiction des nouvelles constructions « mitant » le territoire tant qu’un taux de vacance minimal n’aura pas été atteint

  • Une vraie zone piétonne d’envergure pour dynamiser la vie sociale et le commerce de proximité

  • Des soutiens à l’organisation d’événements dans l’espace public

  • La création de zones adaptées aux différents types de population, par la concertation avec celles-ci

  • Une valorisation des commerces de proximité par rapport aux grands centres commerciaux