Réponse aux propos de Laurent Kurth

Published by Julien Gressot on

Dans un entretien à la RTN paru le 24 mai 2019 (1), le ministre de la Santé Laurent Kurth est intervenu suite à l’interpellation urgente déposée lors de la dernière séance du Conseil général de La Chaux-de-Fonds du 23 mai concernant le réseau hospitalier neuchâtelois (RHNE). L’inquiétude des interpellatrices et des interpellateurs est occasionnée par le refus du Conseil d’État d’avaliser les candidat.e.s proposées par le Conseil communal de La Chaux-de-Fonds pour siéger au sein du conseil d’administration de RHNE. Les propos de Laurent Kurth lors de la dernière séance du Grand Conseil ont aussi fait réagir. Les dires du conseiller d’État neuchâtelois Laurent Kurth, lors de cet entretien à la  RTN, appellent un certain nombre de remarques, car il ne répond à rien sur le fond et cherche à décrédibiliser les autorités politiques de La Chaux-de-Fonds tout en se moquant de l’entier de sa population. Voici pourquoi :

Le conseiller d’État explique tout d’abord que les habitantes et habitants de La Chaux-de-Fonds souhaiteraient parler de baisse du chômage, d’investissements à venir et de réduction d’impôts plutôt que de l’hôpital. Non seulement, le conseiller d’État semble oublier que la population chaux-de-fonnière a démontré à de nombreuses reprises son attachement à son hôpital, mais surtout il ose parler de baisse d’impôt alors qu’il est le seul responsable de l’emprunt DEPFA qui a encore coûté 2,3 millions en 2018 (soit environ 2 points d’impôts). Avant de donner des leçons, le ministre de la Santé devrait s’excuser platement de sa mauvaise gestion et éviter de dire aux chaux-de-fonnières et aux chaux-de-fonniers ce qui devrait les préoccuper.

De plus, le conseiller d’État rappelle à la population qu’elle va profiter de baisse d’impôt, sans dire qu’en parallèle il contraint les communes à augmenter les taxes. Taxes qui devront nécessairement être mises en place à La Chaux-de-Fonds pour compenser les 8 millions de baisse de recettes fiscales. En effet, la réforme proposée par Laurent Kurth impactera fortement La Chaux-de-Fonds – déjà très touchée par les différentes réformes fiscales cantonales -, bien plus que les autres communes. Une façon pour le conseiller d’État de se venger du désaveu populaire (cf. la votation hospitalière et l’élection du Conseil d’État ) ? En tout cas, ces réformes mettent La Chaux-de-Fonds dans une situation difficile et empêchent toute possibilité de relance par l’investissement. Laurent Kurth devrait plutôt se montrer discret sur ces questions étant donné la lourde responsabilité qu’il porte dans ces dossiers et éviter de venir donner des leçons.

Sur le problème dénoncé par les interpellatrices et interpellateurs, à savoir les candidatures refusées par le Conseil d’État, examinons les critères édictés par le Conseil d’État. Laurent Kurth ne répond à aucune des questions. Les critères excluent quasiment toute personne ayant œuvré dans le dossier hospitalier dans les Montagnes, donc les personnes qui connaissent le mieux les enjeux et qui ont les compétences pour participer au conseil d’administration sans se faire mener par le bout du nez (c’est sans doute cette raison qui pousse Laurent Kurth a instaurer des critères autant restrictifs pour ne pas rencontrer d’opposition). Ces personnes sont pourtant celles qui peuvent vérifier que le projet d’ensemble respecte la volonté populaire. Il s’agit d’une manœuvre politique.

À ce propos, nous nous réjouissons de voir le Conseil d’État suivre la même logique pour les candidat.e.s qu’il nommera en excluant – enfin ! – définitivement la présidente du conseil d’administration d’HNE et toutes celles et ceux qui continuent à brouiller les cartes.

Notons encore l’incroyable argument de demander que la seconde personne soit forcément une femme – ce qui en soi est louable -, mais qui exclut une bonne partie des acteurs du dossier. Surtout, ce point n’a jamais été respecté dans l’actuel conseil d’administration d’HNE démontrant par la même que le critère féministe est opportuniste et qu’il survient pour des raisons politiques et non pas pour des questions d’égalité du genre.

Il est vraiment regrettable qu’une nouvelle fois le conseiller d’État Laurent Kurth se sente obligé de prendre de haut les Montagnes. Il en appelle au rétablissement d’un climat de confiance et au retour au calme, mais jette de l’huile sur le feu à la moindre occasion. Il faut appliquer la volonté populaire et arrêter de pourrir ce dossier ! Il est plus que temps de laisser la main et de demander à un autre membre du Conseil d’État de prendre le relais. Cela permettrait enfin de rétablir un début de confiance envers le Conseil d’État.

Après cet entretien, nous attendons donc toujours les réponses de M. Laurent Kurth et du Conseil d ‘État sur le fond ! Nous voulons voir le Conseil d’État prendre ses responsabilités et apaiser durablement le dossier hospitalier.

 

Julien Gressot

 

 

 

 

 

(1) https://www.rtn.ch/rtn/Actualite/Region/20190524-RHNE-la-parole-a-Laurent-Kurth.html#


0 Comments

Laisser un commentaire

Avatar placeholder

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

*