Santé

La population suisse vieillit et notre environnement devient de plus en plus toxique (eau infectée de micropolluants, air pollué, aliments bourrés de produits malsains, pression et stress professionnels, etc.). Les coûts de la santé devraient donc logiquement continuer à augmenter. La crise du COVID a également démontré à quel point il important de se doter d’une structure de soins capable d’encaisser ce type d’événement. Notre Canton a pu d’ailleurs traverser cette période grâce à la réouverture des soins-intensifs dans les Montagnes, avec un personnel déjà formé, ce qui conforte dans la nécessité de deux hôpitaux dotés de soins aigus. Malheureusement, à peine quelques années après avoir appelé à l’applaudir, le gouvernement de droite et gauche centriste licencie du personnel soignant à RHNe.

Ce qui prouve bien que le problème est systématique. Notre système de santé ne doit pas être conçu comme une entreprise rentable, mais comme un service public pour la population. Et il convient de le relier à tous les autres aspects de notre mode de vie. Car c’est bien le mode de production capitaliste qui peut être tenu pour responsable de la toxicité croissante de notre environnement. C’est pourquoi si, à court terme, il faut repenser le système de soins, à long terme, seul un changement de société pourra résoudre le problème de fond. Cela passe par des lois protégeant la population et limitant les dégâts des entreprises, des mesures écologiques actives, une dépollution active des terrains, etc. Par ailleurs, ce changement sociétal doit s’accompagner de mesures préventives. Sensibilisation à l’alimentation et à la malbouffe, aux ravages des différentes drogues (légales ou non), aux bienfaits de l’activité physique, soutien psychologique sur les lieux de travail, etc. Nous voulons également mettre en place des structures préventives gratuites, (dépistages des IST, contrôles dentaires, check-ups, renforcer les structures de 1e accueil du CNP, etc.).

Concernant la prise en charge, nous voulons des services médicaux de qualité et de proximité. Cela implique de sortir les structures de soins de la logique concurrentielle de rentabilité dans laquelle elles sont placées. Nous voulons que chacun.e puisse être pris.e en charge selon ses besoins, à proximité de son lieu de vie. De plus, comme la santé est liée aux conditions sociales de la personne, un service public de qualité et gratuit est le seul capable de traiter chaque patient.e de façon égalitaire.

Notre Ville, comme bien d’autres en Suisse, fait face à une pénurie de médecins généralistes. Le POP se bat pour que de nouveaux cabinets soient créés, mais nous sommes tout à fait conscient.e.s qu’il s’agit d’un problème systémique et dépassant notre échelle locale. Nous refusons d’être mis en compétition avec les autres régions, nous ne voulons pas « voler » les médecins des autres cantons ou que notre population aille engorger les cabinets des régions alentours. Il faut prendre le problème à la racine et nous nous battons au niveau national pour dénoncer les numerus clausus et le manque d’étudiant.e.s diplomé.e.s dans les universités. Administrativement également, nous voulons que les soignant.e.s puissent se concentrer sur leur vrai travail, soigner, et soient déchargé.e.s au maximum de la surcharge administrative imposée par les assurances. Un dossier électronique centralisé, sécurisé et en mains publiques pourrait à ce titre constituer un pas dans cette direction.

Le POP dénonce également les politiques cantonales de droite et gauche centriste qui ont préféré fermer des places en EMS pour des raisons budgétaires plutôt que prioriser les besoins de la population et les ressources du personnel dans ces institutions. Résultats : des lits sont monopolisés dans les hôpitaux pour des personnes en attente de place en EMS. Cette situation fait reposer l’accompagnement des personnes âgées soit sur leur famille, soit sur les infrastructures hospitalières. De telles décisions pèsent également lourd sur le personnel soignant de ces structures, confronté.e.s à des décisions hors-sol et étant utilisé.e.s au final comme variables d’ajustement budgétaire.

Concrètement nous voulons

  • Une prévention active face aux risques de maladies liés à des modes de vie malsains (mauvaise alimentation, tabagisme, alcoolisme, stress, etc.)
  • Une baisse des coûts hospitaliers par la suppression des spécialistes non-primordiaux (soins planifiables, etc.)
  • L’augmentation du nombre de médecins généralistes en ville et une campagne active des autorités pour favoriser la création de cabinets
  • La création de places d’accueil temporaire dans les EMS plutôt qu’en hôpital et un meilleur soutien aux structures d’accueil de jour
  • La création d’un réseau de soins public de proximité et de qualité dégagé des objectifs de rentabilité
  • La consultation des patient.e.s dans le développement du système de santé
  • Une amélioration des conditions de travail du personnel soignant (baisse de l’administratif, valorisation des compétences, reconnaissance de la pénibilité, revalorisation des salaires, etc.)
  • La garantie de prestations abordables pour les dépistages des IST au planning familial
  • Une médecine scolaire pluridisciplinaire qui encadre tout.e.s les jeunes en formation et qui mette en place une politique de santé publique