Comptes 2024 de la Ville de La Chaux-de-Fonds – Intervention de Lara Zender, séance du Conseil général du 17.06.2025
Comptes 2024 – Position du groupe POP
Le groupe POP a pris connaissance avec grand intérêt des différents rapports relatif aux comptes 2024 et en remercie les auteur.e.s. Comment ne pas saluer et applaudir ce résultat historique de 2.9 millions de francs de bénéfice, résultat d’autant plus historique que cela fait plus de dix ans que notre Métropole n’a plus titillé les chiffres noirs. Ce bénéfice représente les fruits du travail effectué par nos autorités, et surtout par l’ensemble des services, pour insuffler cette dynamique positive.
Ce résultat, tout en étant le reflet d’une Ville qui se stabilise, représente aussi la complexité des entrelacements financiers, notamment vis-à-vis des décisions cantonales et surtout notre dépendance à sa politique fiscale. Le chemin aura été long pour compenser les effets des réformes fiscales passées, et même si nous sortons la tête des nuages, nous restons sur une crête instable. Il est, durant cette législature, d’autant plus nécessaire de poursuivre la dynamique positive en favorisant une politique d’investissements volontariste, en renforçant les services et en ne réduisant pas volontairement nos recettes fiscales.
Il ne faut pas oublier non plus que ce résultat est le fruit des efforts, et mêmes des sacrifices, consentis en termes de salaire et de conditions de travail par le personnel communal, ainsi qu’une ferme maîtrise des dépenses. Les mesures d’austérités, dont les premières discussions vont bientôt dater d’une décennie, ont laissé des traces. Il est d’ailleurs essentiel de pouvoir analyser les effets que ces politiques ont eu tant sur le personnel que le fonctionnement des services. Le POP reviendra sur ce sujet à l’automne.
Les comptes montrent que 80% des investissements ont pu être réalisés, un chiffre que nous saluons et qui témoigne du renforcement dont ont pu bénéficier les services communaux. Il est nécessaire que la Ville poursuive cette politique : nombre de nos infrastructures sont vieillissantes et vont nécessiter des rénovations dans les années à venir.
Toutefois, n’oublions pas que pour réaliser ces investissements, la Ville a besoin de services stables, ayant les moyens de mettre en place ce qu’on leur demande. En ce sens, la Ville a encore des marges de progression, la situation du SEP, qui fait face à un turnover et à des difficultés pour l’engagement de personnel, notamment au regard des conditions salariales, en est un exemple flagrant. Si la refonte du règlement sur le personnel est un bon premier pas et a permis de rediscuter, notamment avec le SSP, des conditions de travail du personnel, le POP attend toujours l’ouverture des travaux sur la grille salariale. Cet élément était le corollaire du postulat déposé par le POP en 2021 quant aux conditions de travail du personnel communal. Nous y reviendrons dans nos questions.
Le renforcement et la stabilisation des services dépend également des Biens services et marchandises, si leur maîtrise est tant saluée que décriée, le groupe POP tient à saluer les efforts réalisés en ce sens, notamment en regard de l’inflation, et de l’instabilité géopolitique mondiale. Nous ne pouvons toutefois pas ne pas craindre qu’une telle maitrise aient des impacts sur les investissements et sur le fonctionnement des services. À force de tirer sur cette corde, elle finit par casser, les ressources dont disposent nos services sont loin d’être prolifiques, comme certains groupes tendent à le marteler.
Les ressources, financières notamment, restent le nerf de la guerre et continuer à vouloir couper dans les charges ne va pas favoriser l’équilibre dont notre Ville a besoin. Tant les rapports du Conseil communal que ceux de la CoFi le disent bien, notre résultat positif découle de recettes extraordinaires. Le terme extraordinaire est d’aillleurs le plus adapté, car bien que nous nous réjouissions de ce résultat, nous ne pouvons pas nous reposer sur le fait qu’il va se pérenniser.
Le constat est donc sans appel : nous sommes dépendants des politiques fiscales cantonales et il nous a fallu dix ans pour relever la tête après en avoir subi leurs lois. Nous ne pouvons donc qu’arriver à cette conclusion, la Ville souffre d’un problème de ressources. Les réduire encore serait délétère, surtout au moment où d’importants investissements ont été et seront à consentir, dans les infrastructures ou dans l’accueil pré- et parascolaire par exemple.
Si cette position semble quelque peu teintée de pessimisme, le groupe POP a confiance en la dynamique insufflée depuis plus d’une législature. Nous espérons que, lors des exercices à venir, nous présenterons les mêmes bénéfices et que nos autorités comptent profiter de l’augmentation des recettes fiscales pour renforcer et stabiliser leurs services, ceci afin de développer leurs projets et surtout leurs prestations à la population. Alors que le taux de pauvreté dans le canton atteint les 15 %, ce ne sont pas de baisses d’impôts dont notre population a besoin, mais de politiques sociales qui tiennent compte des réalités socio-économiques. Nous avons plus que jamais besoin d’une fiscalité qui sache reconnaître où sont ses richesses et comment les redistribuer.
Le groupe POP acceptera les comptes 2024 à l’unanimité.