Développement de la « motion Climat » acceptée au Conseil général du 10 avril 2019

Published by Nathan Erard on

Depuis plusieurs décennies les scientifiques du monde entier nous avertissent des dangers du dérèglement climatique. Dans un premier temps, il produira un réchauffement de la planète qui changera les conditions d’existence que l’humanité a connu ces derniers millénaires. Ensuite, c’est le saut dans l’inconnu. Ces avertissements, maintes fois répétés, n’ont produit que très peu de résultats concrets.

Depuis le 20 août 2018, Greta Thunberg a lancé un mouvement qui a désormais pris une envergure planétaire avec ses grèves hebdomadaires pour le climat. La question que pose cette suédoise de 16 ans est la suivante :

« Pourquoi aller à l’école alors que mon avenir n’est plus assuré et que l’on ne fait rien pour changer cet état de fait » ?

La jeunesse de nombreux pays dont celle de Suisse a suivi l’exemple de Greta Thunberg. Les appels des jeunes font échos à ceux des scientifiques. Mais, malgré ces appels des scientifiques, malgré la mobilisation de nombreux acteurs depuis des années, les politiques mises en œuvre peinent à répondre à l’ampleur de la catastrophe à venir. La magnifique mobilisation de la jeunesse semble toutefois être capable de faire évoluer cela.

La situation est urgente et trop peu est fait pour changer la donne réellement. Aujourd’hui, il ne s’agit pas de culpabiliser, mais d’agir. Dans ce domaine, le champ politique doit prendre ses responsabilités et mettre en place des mesures permettant de diminuer notre impact sur la Planète. Les gestes individuels du quotidien, certes nécessaires et bienvenus, ne seront jamais suffisants pour inverser la tendance.

Il est de notre responsabilité de politiciennes et de politiciens d’agir au niveau qui est le nôtre.

Une Ville comme La Chaux-de-Fonds a son rôle à jouer dans ce moment crucial. C’est pour cette raison que nous demandons, par le biais de trois jeunes conseillers généraux, au Conseil communal de prendre la mesure de la situation et d’élaborer un « plan climat ». Ceci afin de proposer des solutions pour diminuer l’impact de la région sur l’environnement. Pour mener à bien cette réflexion, nous pensons qu’il s’agit de prendre contacts avec tous les acteurs, associatifs, institutionnels mais aussi les entrepreneurs de la région, qui ont un impact et un pouvoir d’action sur la question.

De nombreuses pistes peuvent être abordées dont voici une liste qui envisage certaines possibilités mais qui ne doit pas limiter le champ de l’étude du Conseil communal :

  • Adopter de la règle verte qui consiste à ne pas prendre davantage à la nature qu’elle est capable de renouveler en une année.
  • Favoriser et encourager fortement un tournant dans l’économie de la région qui doit devenir verte et durable, ce qui pourrait au passage encourager toute une frange de la population désormais sensible à la thématique de la protection de l’environnement, à venir s’installer chez nous pour participer à cet élan.
  • Réfléchir à l’usage des infrastructures et du matériel de la Ville.
  • Reverdir des quartiers du Centre-Ville en laissant davantage de liberté à la nature et de manière générale lui laisser davantage de place.
  • Appuyer les associations ou les entreprises actives dans des domaines allant dans le sens de la protection de l’environnement et de l’écologie au sens large. Les initiatives sur le zéro déchet, la permaculture, les jardins urbains et d’autres encore doivent être encouragées.
  • Favoriser davantage les énergies renouvelables est essentiel pour une région située comme la nôtre. Nous pensons particulièrement au solaire.
  • Réduire globalement la vitesse en ville est une mesure positive d’un point de vue de la sécurité, de l’environnement et de la vie sociale.
  • Sensibiliser les habitantes et les habitants à la problématique des déchets, par exemple en instaurant une journée de ramassage de déchets pour les jeunes et les moins jeunes.
  • Mettre en place de la nourriture bio et locale dans les structures de para et préscolaire  et dans les autres endroits où cela dépend de la Ville.
  • Diminuer l’éclairage public.
  • Éliminer le plus possible les objets à usage unique.
  • Sensibiliser à l’utilisation efficiente de l’informatique qui produit énormément de déchets invisibles.

Cette liste ne comprend que des exemples. Elle n’est évidemment pas exhaustive et les possibilités d’agir existent dans de nombreux autres domaines.

Certains des exemples sont déjà plus ou moins traités par différentes mesures prises par la Ville. Il ne s’agit pas dans cette motion de dire que la Chaux-de-Fonds ne fait rien en lien avec l’écologie ou de dire qu’elle ne fait pas bien ce qu’elle fait. Il y a de nombreux exemples de ce type d’efforts. Ces efforts sont positifs et doivent continuer, mais ils ne sont pas suffisants.  Il s’agit de faire plus et de réfléchir de manière globale à la problématique de la protection de l’environnement.

Nous sommes devant une situation complexe, mais dont la finalité n’est plus débattue : La fin de l’ère où l’être humain a pu se développer dans des conditions particulièrement favorables. Il faut anticiper ce moment autant que faire se peut et tenter de le rendre le moins brutal possible. Pour se donner une chance, tous les efforts doivent être faits et cela passe forcément par la politique. Nous avons une responsabilité d’élu.e.s dans ce domaine. Il est nécessaire d’aller dans ce sens au niveau de notre ville, pour donner un signal fort. Nous voulons agir et ne pas abandonner les générations futures. C’est la raison d’être de cette motion.

Julien Gressot, pour le POP