Pour un dialogue politique apaisé
Nous observons avec une vive inquiétude une dégradation progressive du climat politique au sein du Conseil général.
Une menace de quitter la séance parce qu’un groupe pose des questions pertinentes mais dérangeantes ; une réponse sarcastique et condescendante d’un conseiller communal à une question tout à fait légitime ; et plus récemment, dans un moment d’émotion certes compréhensible, une insulte généralisée à l’ensemble des élus ayant voté différemment, ainsi qu’aux citoyennes et citoyens à l’origine d’une motion populaire.
Où cela nous mènera-t-il, chers collègues ?
La politique implique inévitablement des désaccords, des débats et parfois des sujets sensibles. Chacun d’entre nous porte en lui des attaches personnelles liées à sa nationalité, son genre, son origine, sa religion, ou son histoire. Mais notre devoir en tant qu’élues et élus, investis du mandat de servir notre Ville, est de nous montrer dignes de cette fonction en respectant les opinions divergentes, surtout lorsqu’elles ne sont pas les nôtres.
Les insultes n’ont qu’une seule conséquence : alimenter la surenchère et entraîner d’autres collègues dans une spirale de réponses du même ordre.
Souhaitons-nous réellement importer une forme de « démocratie » à l’américaine, où l’on commence par dénigrer l’adversaire avant même de présenter ses arguments ? Où l’émotion prime sur la raison, et l’invective sur le dialogue ?
Nous ne demandons pas que les émotions soient mises de côté — elles ont leur place. Mais il est impératif que nous sachions les canaliser et nous comporter avec la maturité attendue de responsables politiques.
Nous sommes nombreux à être consternés par la tournure que prend la vie politique aux États-Unis. Ne reproduisons pas ici ce que nous dénonçons là-bas.
Pour que nous puissions continuer à travailler ensemble dans un esprit constructif, le respect et le professionnalisme doivent rester nos lignes de conduite. Tout le monde peut commettre une erreur. Ce qui distingue les personnes responsables, c’est leur capacité à les reconnaître et à présenter des excuses sincères — non pas à se justifier longuement ou à les minimiser.
Notre ambition commune doit rester claire : faire de la politique au service des citoyennes et citoyens de La Chaux-de-Fonds, et non au service de nos sensibilités individuelles.